Pucallpa -> Huancavelica : Le stop à 4 dans les Andes !
Après deux mois dans la forêt amazonienne haute puis basse, il est temps pour nous de repartir vers de nouvelles aventures, 1600 km de stop à 4 avec nos amis Chloé et Olivier jusqu’à Cusco !
On arrive donc à Pucallpa le dimanche 11 décembre au petit matin, heureux de prendre un petit déjeuner avec autre chose que de l'avoine mélangé à de l'eau de la rivière. Après avoir visité rapidement la petite ville de Pucallpa (qui ne présente pas grand intérêt soit dit en passant), nous allons vers midi dans un restaurant bar ce dimanche. On y trouve pas mal de péruviens qui semblent être là depuis le petit matin, et pas pour boire des cafés. Il y en a même deux qui se sont achetés une caisse de 12 bières (de 66cl quand même) et vont s'enfiler leurs 8 l tout au long de la journée ! On parle un peu avec eux et ils nous expliquent que c'est la fête de jeudi à lundi. On est un peu curieux, on leur demande ce que c'est que cette fête. Réponse naturelle : « rien de spécial, c’est comme ça toutes les semaines ». Ah ok, bah bonne semaine !
L'église de Pucallpa
Le lendemain, c’est reparti pour le stop avec pour objectif Cuzco ! On est avec nos amis Chloé et Olivier, nouveau challenge : le stop à 4 ! Les débuts sont un peu difficiles, on avance de 10 km en 10 km, mais c'est déjà ça et on rencontre d’autant plus de gens. Notamment Willy, qui après 18 ans de mariage, à découvert qu'il avait une fille de 17 ans. Il nous dit qu'il est super heureux de cette nouvelle fille, qu'il va passer Noël avec, et que la mère l'a contacté uniquement parce qu’elle était à court d'argent. On monte ensuite à l’arrière d'un camion qui transporte de la nourriture pour poulet ; la découverte des différents moyens de transport en stop commence bien pour nos amis !
Le camion de poudre à poulet, à ciel ouvert
A chaque voiture, sa rencontre
On prend ensuite une piste, le chemin le plus court vers Cusco. On est à l’arrière d'un pick up au milieu de la forêt, sur une piste bosselée, c'est trop cool !
La route pour Cusco
On se rend compte ensuite que c'est une route en construction, mais on décide de continuer. On prend des camions de chantiers pour arriver à la carrière de pierre et là plus rien, on est au milieu de la forêt, Horti part faire pipi et voit même un petit serpent vert clair de 80 centimètres tout fin qui se faufile rapidement à quelques dizaines de centimètres d'elle, on dirait presque qu'on est de retour dans la jungle. Pas une voiture en 1 heure. On se décide donc à faire demi-tour pour prendre une autre route. Après avoir pris une voiture qui nous a abandonnés car la voiture était trop lourde et un gars qui n’avait pas le permis et a payé la police lors du contrôle, on se retrouve au même point que là où on était 6h plus tôt… La nuit arrive à grands pas, mais on n'a fait qu’une cinquantaine de km vers Cusco. On se décide donc à tenter notre chance jusqu’à la nuit la plus noire. Bonne décision puisqu'un caca-mion s’arrête 10 minutes plus tard ! Et il va rouler toute la nuit jusqu’à Huanuco, plusieurs centaines de km plus loin ! On s'installe donc confortablement à l’arrière sur les sacs de maïs, se préparant pour une nuit un peu agitée. Ça se complique un peu plus quand on voit qu'il ne compte pas trop s’arrêter et qu'il faut faire pipi dans des bouteilles sur une route cabossée, avec des virages bien serrés ! On dort finalement pas trop mal sur nos sacs un peu durs.
Quand il s'agit de faire pipi dans une bouteille
En arrivant à Huanuco, on prend un tuc-tuc avec Kike, qui nous fait visiter au passage les quelques jolis lieux de cette petite ville : un joli pont colonial au-dessous duquel coule une rivière qui file vers l’Amazonie et une magnifique église coloniale d'un bleu intense, vraiment jolie.
Huanuco et Kike
Après cette petite heure tranquille, on repart, les 4 pouces en l'air ! On attend un peu et c'est un pick up qui nous emmène jusqu’à Ambo, un petit village un peu plus loin, pas facile de repartir de ce village, finalement un collectivos nous amène jusqu’à un tout petit village appelé San Rafael où on trouve un restaurant de type pas trop trop cher. Pour une soupe de légumes et nouilles, un plat avec du riz et une viande en sauce, on paie 2,5 Soles chacun, sachant qu'un euro vaut 3,5 Soles, on vous laisse calculer le prix de ce menu entrée plat qu'on ne finira même pas tellement il y a à manger !
On repart tous les quatre, une camionnette s’arrête, c'est une plage mobile !!! Sa remorque est remplie de sable, on enlève nos chaussures, on s'installe dedans, il fait beau, qu'est-ce que c'est agréable après le déjeuner, on se croirait vraiment à la plage, malheureusement ça ne dure pas longtemps, il faut se remettre en position.
La plage mobile
C'est ensuite Julio, un mec super cool qui transporte des équipements électriques dans sa camionnette à travers tout le Pérou et nous embarque sur son chemin retour vers Lima à travers les Andes. On est à l’arrière de l'utilitaire avec Olivier, tranquillement allongés, mais sans pouvoir voir le paysage parce qu’il n'y a pas de fenêtres. Quand on fait une petite pause, il y a de la neige ! Nous qui sortions de la plage de sable, voilà qu'on se retrouve dans la neige, à 4000 m d'altitude, sachant que la veille on était en pleine forêt amazonienne, avec ses 33° habituels ! On passe au milieu de grandes plaines à plus de 120 km/h, un peu surprenant quand on est à plus de 3000 mètres d’altitude !
Julio, le sauveur
Installés tranquillement à l'arrière
On arrive ensuite dans une petite ville où un bus accepte, après qu'on lui ait expliqué notre projet, de nous embarquer gratuitement. Dedans, il y a un mec qui, pendant environ 2h, nous fait tout un speech sur le cancer de la prostate, pour vendre ses petits produits « magiques » … Un peu chiant et très bizarre cette sorte de propagande. On arrive donc à Huancayo à la tombée du jour, on trouve un hôtel un peu hasardement, c'est une grande chambre avec deux lits doubles, une salle de bain niquel pour 35 soles, environ 10€ à 4, les hôtes nous ont même offert la moitié d'une bouteille de bon rhum en arrivant. Vraiment une pépite cet hôtel !
On se réveille donc à Huancayo ce mercredi, prêts à continuer le stop. Mais avant, il faut prendre des forces. On s’arrête donc dans un café prendre un petit déj. On tombe par chance sur une productrice de café qui nous sert le café moulu de son exploitation, avec le lait et le fromage de ses vaches ! Un vrai délice et une belle rencontre puisqu'on discutera un moment avec cette dame super sympa !
Le café et ses producteurs
Ca repart. Après un collectivos et le 4x4 de Jésus, on se retrouve à un embranchement où il n'y a pas grand-chose à part deux policiers qui font quelques contrôles de routine. On va leur parler, on leur parle de notre projet, de nos missions, et ils acceptent de nous aider ! À peine le temps pour Olivier de dessiner la situation et pour moi de parler avec l’habitant de l'une des rares maisons alentours que le premier pickup allant dans notre direction passe. Les policiers leur parlent et nous font monter à 4 dans les 3 places arrières du pickup ! Super cool ! En général, la police est sympa et n’empêche pas les pickup d'avoir plus de passagers que de sièges pour qu'ils puissent accéder plus facilement et moins cher aux lieux reculés des montagnes. Notre pickup nous emmène jusqu’à Huancavelica, notre objectif du jour !
Les policiers qui nous aident à trouver une voiture