La route vers les Incas : Huancavelica - Cusco
Ça y est, on reprend notre route vers Cusco et le Machu Picchu, après ces quelques jours d'escale à Huancavelica, toujours avec nos amis Chloé et Olivier.
On commence par se faire prendre par un collectivos qui nous dépose après la ville dans un endroit où il y a plein de mâchoires d'animaux. Puis comme souvent, c’est un pickup qui nous prend, il s'appelle José et en faite il nous a déjà vus quelques jours plus tôt à Huancayo. On monte dans la barquette avec Olivier. Il fait un peu froid mais on passe par des paysages incroyables ! On croise des centaines de Lamas et d'Alpacas (son cousin) qui se baladent tranquillement, sans barrières. Du coup des fois ils traversent la route et il faut piler mais c'est vraiment cool à voir. On monte jusqu’à 4000 m d’altitude et d'ici on a une vue sur toutes les montagnes alentours, chacune ayant sa couleur. On dirait la palette d'un peintre, mais en forme de montagne, c'est magique ! On passe du rouge à l'ocre, en passant par le orange et toutes les nuances de vert, on en prend plein la vue ! Et comme si on en n’avait pas assez, voilà qu'on croise la route de flamants roses dans un lac à 4800 grâce à José qui fait un détour de 20 km pour nous.
Les montagnes aux nuances de rouge
Les alpacas
Flamand rose qui s’envole
José, nous et le lac
Après un heure d'attente où sont passées deux voitures mais le lieu est tellement magnifique que c'est vraiment pas dérangeant, on se fait amener à un petit village par un couple qui a fait 3 h de route juste pour y manger. On va donc dans le même restaurant qu'eux et on goutte la viande d'alpaca. C'est assez fort en goût et plutôt bon. En fait, l’alpaca, c'est un peu comme la vache des montagnes au Pérou. D'ailleurs, comme peu de choses poussent à 4800, ils mangent beaucoup de cette viande et tous leurs vêtements sont faits avec leur laine.
Le repas du jour (qui vole)
On repart après ce bon repas avec deux vétérinaires qui n’avaient pas assez de place dans leur coffre pour nos sacs. Pas de soucis, ils les posent au dessus du coffre et sanglent avec nos cordelettes.
Chargement plus ou moins sur
Il trace dans les montagnes et bien sur dans un virage mon sac finit par tomber, et traîner par terre sur quelques dizaines de mètres… Je le ramasse et le prend sur mes genoux, tout en analysant les dégâts. Des trous un peu partout, mais surtout la fermeture principale complètement fondue par les brûlures contre le bitume, et inutilisable… Le sac est un peu foutu quoi… Tant pis.
Après avoir été déposés à un péage – en stop, les péages peuvent s’avérer être des lieux propices car cela permet de discuter avec les conducteurs -, c'est un mini-van qui nous amène jusqu’à Ayacucho tous les quatre, objectif de la journée atteint ! Cette ville est surtout connue pour ses 33 églises ! Autant vous dire tout de suite qu'on ne les a pas toutes visitées. On va quand même essayer de dormir dans une des églises de la ville. On essaie la cathédrale, le prêtre nous dit qu'elle est fermée à clé la nuit et que lui ne vit pas dans une paroisse mais dans un petit appartement à côté où il n'y a pas de place pour nous accueillir. On en essaie quelques unes et la réponse reste la même. On se résout donc à prendre une auberge… Pour se réconforter de cet échec, on prend une glace typique d'Ayacucho sur la place, glace artisanal aux céréales. Les femmes, habillées traditionnellement, mettent une pâte liquide dans une casserole, elle-même plongée dans un bain de glace. On tourne un peu la casserole du dessus et hop ça fait de la glace, assez bonne en plus !
La femme aux glaces (Notons la ressemblance avec la mamie de Titi et Grosminet)
(Petite anecdote, pour le dîner, on commande 2 bouteilles d'eau pour nous 4, et la serveuse arrive avec 1 bouteille et deux verres. On demande donc le reste, et les deux verres suivants s’avèrent sales. On lui demande de changer, elles nous en apporté deux autres et une fois l'eau servie, une pellicule de poussière flotte au dessus. Elle nous en apporte deux autres en les essuyant bien avec son torchon. Manque de bol, ce coup-ci il y avait des blocs de pierre noire au fond. Abandon du projet, on boira à la bouteille. Pas toujours très commerciaux ces péruviens.)
On se réveille tranquillement ce dimanche pour visiter Ayacucho. On passe par des stands de tailleurs de pierres blanches transparentes, avec des sculptures de toutes tailles et de toutes formes, jusqu’à faire des églises miniatures ! On va ensuite au marché artisanal plus classique, avant de partir vers 14 h en stop. Après deux heures d'attente, on se fait prendre par un minibus puis déposer 30 km plus loin à un croisement (eux aller à droite tandis que la route de Cuzco est sur la gauche). On est donc à un col à 4200 mètres d'altitude et il ne fait pas chaud. Après un long moment d’attente et aucune voiture qui va direction Cusco, voilà qu'il se met à grêler !
Quand on fait du stop au milieu de rien
On voit une maison environ 500 m plus haut, j'y pars en courant pour voir si on pourrait dormir là-bas. Autant vous dire qu’à 4200 dans une bonne montée, j'ai pas couru longtemps. Arrivé là-haut, elles m'ont l'air tout à fait abandonnées, sans portes et avec des fenêtres manquantes. Tout le monde monte là-haut et nous voilà à l'abri. Sauf que quand il manque des fenêtres et des portes il fait un peu froid à cette altitude, du coup on met nos hamacs qui font office de portes et fenêtres et hop, nous voilà dans notre campement de fortune, à abri de la grêle, prêts pour une nuit de folie.
Notre hôtel de luxe pour la nuit : une maison abandonnée !
Juste avant de se coucher, Olivier sort dehors avec la lampe, et on entend juste après des sirènes de police avec une voiture garée juste en bas du chemin qui mène à notre refuge, gyrophares allumés. On s'attend à tout moment à voir arriver un flic, revolver à la main, dans la maison. On attend un petit moment en se préparant à la situation et finalement personne n'arrive, on s'endort donc tranquillement, mais le ventre vide.
Le lendemain, on se réveille, on remballe le campement et on revient à notre spot de stop de la veille. En assez peu de temps, une camionnette nous embarque, et un des passagers nous offre un petit bout de pain. On est aux anges, trop heureux d’être embarqués et de manger quelque chose!
Le minibus nous dépose à Andahuaylas où on déjeune enfin ! Un collectivos nous sort de la ville, on se retrouve à Sondor. Puis un pick up nous embarque jusqu’à Abancay. En chemin on croise des vendeuses de truites et de petites pommes de terre (oui oui à 5 heures de l’après midi), nos chauffeurs nous en offrent, c'est super bon, surtout la truite. On passe par les montagnes, la tête dans les nuages à l’arrière de notre pickup qui roule à 120 km/h et à plus de 80 dans les virages, faisant crisser les pneus à flancs de falaise, voyant défiler bien vite les bergères qui amènent leurs troupeaux à travers les routes montagneuses. Sébastien Loeb n'aurait pas fait mieux, on se retrouve rapidement à Abancay, notre objectif du jour !
A 120 km/h dans les nuages !
Sebastien Loeb en action
Le soir, on s'offre une petite caipirinha dans un bar où les clips vidéos des musiques qui passent sont projetés sur le mur, on s’aperçoit alors que le chanteur n'est autre que notre voisin, à la table d’à côté !
Aujourd’hui, mardi 20 décembre, notre objectif est d’arriver à Cusco, ce qui ne semble pas très loin sur la carte. On se réveille donc tranquillement, puis on part vers midi vers la sortie de la ville pour lever le pouce. Au bout de 45 minutes, un bus qui s’arrête accepte de nous emmener gratuitement. On se retrouve devant un film dans un bus, comme une bonne majorité d'autres touristes. À la première escale 2 h plus loin, notre chauffeur a changé d'avis et nous vire du bus ! Ainsi soit-il, on avait faim et on se fait déposer devant un marché. On mange et on repart assez rapidement puisqu'un autre bus de la même compagnie accepte de nous prendre et nous emmène finalement dans la soirée jusqu’à Cusco.
Notre bus de luxe gratuit, avec un film !
Pucallpa-Cusco, 1600 km, à 4, en stop, c'est fait !