Tarapoto -> Iquitos : de la selva alta à la selva baja
Le dimanche 6 novembre, nous quittons Tarapoto et ses habitants après 4 semaines, le cœur serré mais avec encore plus d'envie de découvrir cette région du monde.
On veut atteindre Yurimaguas, lieu de départ des bateaux pour Iquitos, plus grande ville au monde accessible uniquement par voie aérienne ou fluviale mais aussi lieu de notre deuxième mission. Nous voilà pouces en l'air, à la sortie de Tarapoto, après quelques minutes, c'est un pick up qui nous embarque et nous dépose un peu plus loin que sa destination initiale, à un lieu ou les voitures s’arrêtent pour que ce soit plus facile pour nous, super cool. Il nous conseille de bien profiter de notre séjour amazonien car selon lui, dans cinq ans, tout sera rasé pour laisser place à des plantations d'huile de palme… on monte alors directement dans un second pick up qui va jusqu’à Yurimaguas, notre objectif ! C'est agréable de faire cette route à l'air libre, il fait beau et chaud et on est toujours au milieu de la forêt amazonienne.
A l’arrière du premier pick up
On arrive à Yurimaguas vers 15 heures, on pose nos affaires dans une auberge construite toute en bois au bord de la rivière. Nous voilà donc face à une étendue de forêt à perte de vue, face à l’Amazonie ! Puis on décide d'aller voir la ville et notamment le port parce qu'on a entendu dire que les bateaux pour Iquitos ne passaient plus.
Vue depuis les toilettes de l’auberge
En faite, les indigènes ne laissent pas passer les bateaux car ils veulent que le gouvernement se responsabilise pour les dommages causés par les entreprises pétrolières dans l’Amazonie. En effet, depuis le début de l’année, plus de 10 fuites de pétrole ont eu lieu du aux installations pétrolières datant des années 50. Les compagnies refusent d’investir pour éviter ces fuites car ce serait plus cher pour eux, mais cette pollution de la rivière empêche les habitants de boire l'eau du fleuve et de manger ses poissons ! C'est donc une question vitale. Pendant 50 jours, ils ont demandé de l'argent aux bateaux qui passaient puis quand on est arrivé, ils n'en laissaient passer aucun.
Donc, nous voilà partis dans Yurimaguas, c'est assez mignon et ça parait plutôt pauvre, les maisons sont construites sur pilotis à cause de la montée des eaux pendant la saison des pluies. Sur une route en terre, les habitants ont installé un terrain de volley avec un filet assez haut permettant quand même aux véhicules de passer.
Les quais de Yurimaguas
En général, les péruviens ne sont pas très grands, voire même tout petits (photo à l'appui).
Théo et un petit d’homme
On apprend qu'effectivement les bateaux ne passent plus mais comme on est dimanche, on se dit qu'on va quand même attendre le début de la semaine voir ce qu’il se passe. On va alors voir le coucher de soleil dans un bar flottant tout en bois. Sous nos pieds, on peut voir l'eau boueuse des rivières de l’Amazonie. Un péruvien vient nous parler et on discute avec lui pendant plus d'une heure. Ils sont souvent super avenants et accueillants, surtout dans cette région plus rurale et moins touristique.
Coucher du soleil
Le lundi, en se réveillant, on va au port, on nous dit qu’il n'y a que deux bateaux qui partiront dans la nuit et que ce seront les derniers mais ce sont des bateaux rapides (et donc plus chers), nous qui espérions passer 3 jours à flâner dans nos hamacs, à admirer les paysages de l’Amazonie. On prend quand même nos billets avec un départ prévu à 3 heures du matin et une arrivée à Iquitos vers 20 heures. On apprendra plus tard que c’était effectivement les deux seuls bateaux qui sont passés. On déjeune dans la rue et c'est là qu'on découvre le Juane local, une sorte de boule de riz dans laquelle il y a souvent un petit bout de poulet, parfois de porc, cuit dans une feuille de bananier ! C’est vraiment délicieux et pas cher du tout !
On passe l’après-midi sur le balcon de notre auberge à observer ce qu'on appelle la forêt amazonienne, à se baigner avec les péruviens dans ce fleuve où le courant t'emporte même en nageant à toute vitesse ! On admire les différents oiseaux de la forêt pêcher dans le lac et on apercevra même un dauphin rose qui a osé pointer le bout de son nez ! Le soir on reste tranquillement à l'auberge à discuter avec les autres voyageurs : anglais, suisses, espagnols, israéliens. Après plus d'un mois à parler espagnol, pas évident d'aligner une phrase en anglais.
À 2h30, on se réveille pour aller prendre notre bateau, et c'est parti pour quelques heures de navigation. C’est assez drôle comme bateau, il y a la télé et des prises à bord, mais les sièges sont des petites chaises en plastique.
Le bateau
On assiste à un lever et coucher de soleil magnifiques sur le fleuve Huallaga, fleuve liant Yurimaguas et Iquitos. On découvre une amazonie encore plus belle que sur les photos qu'on avait vues. Théo passera même le lever du soleil assis sur la pointe avant du bateau, un moment de magie. On s’aperçoit néanmoins que de nombreux plastiques flottent là où il n'y a pas de courant, et que les péruviens n’hésitent pas à lancer leurs déchets par-dessus bord dès qu'ils en ont… c'est assez triste à voir et révoltant.
Quelques paysages depuis notre bateau
Le chef indien laissant passer notre bateau
On arrive à 22 heures à Iquitos, on dine à un boui-boui dans la rue devant la télé donnant les premiers résultats provisoires des élections américaines, ça fait peur…
L’arrivée en ville depuis le bateau
Diner devant la télé, en pleine rue
À première vue, Iquitos paraît très sale et c'est la première fois qu'on voit des gens mendier et dormir dans la rue. Même s'il ne fait pas froid du tout la nuit, ça nous fait réagir.
C'est sur cette vision de l’Amazonie que commencent nos aventures à Iquitos !