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Tarapoto 1ère semaine : Les leçons de vie

Entre volontariat dans le bidonville et vie au sein d'une famille péruvienne qui nous ont fait réfléchir et prendre des leçons de vie.

Nous nous réveillons donc à Tarapoto, une ville nouvelle pour nous mais dans laquelle nous allons passer plus de 4 semaines pour aider l’association de Marie-France. C’est une française retraitée de 75 ans qui, après ses années en tant que professeur d’espagnol, a décidé de partir faire le tour du monde en sac à dos durant 6 mois. Elle passe alors par le Pérou dont les richesses culturelles et la pauvreté humaine la bouleversent. À son retour, elle crée l’association Bambins des bidonvilles et le projet Rayo de Sol. L’objectif est d’aider les enfants du bidonville d’Arequipa en leur permettant l’accès à l’éducation et à des repas réguliers. Elle va donc créer une crèche, une cantine et une école pour les enfants là-bas, avec une boulangerie française afin de pouvoir financer les frais réguliers comme le paiement des instituteurs, cantinières etc.. (Au Pérou il y a de nombreux problèmes avec l’éducation ; par exemple, les enfants de Tarapoto n’ont pas été à l’école durant 2 semaines lors de notre séjour car les professeurs, non payés par l’état, faisaient grève). C’est un projet similaire qu’elle est actuellement en train de mener à Tarapoto : voilà 1 an qu’elle s’y est installée et que la boulangerie a été créée afin de financer ce nouveau projet. Dans le village de Santa Elena, le bidonville de Tarapoto, les familles logent dans des maisons faites à partir de tôles, de cartons, affiches publicitaires, caisses de bois et autres matériaux récupérés. Elles sont pauvres et nombreux sont les enfants qui ne vont pas à l’école car, comme nous l’a confié Kaendra, 7 ans, « je ne vais plus à l’école car mon papa ne peut pas payer l’école ni le mototaxi », le seul moyen pour ces enfants de passer par les chemins de terres reliant l’école au bidonville. Le projet à Tarapoto est de construire au total 9 bungalows, dans lesquelles il y aura une crèche pour permettre aux mamans des enfants en bas âge de travailler et donc de gagner un peu d’argent ; une maternelle pour les 2-4 ans, une école pour les plus grands avec plusieurs salles de classe, une cantine et une salle de jeux, c'est un projet de grand envergure mais comme nous l'a dit Marie-France l'impossible recule lorsqu'on avance.

 

Après un petit tour chez le coiffeur pour me raser la tête, on va à la rencontre de Marie-France (qui m’avouera d’ailleurs qu’elle pensait au départ que j’avais un cancer).


Avant/après le coiffeur péruvien

Elle nous parle du projet, de sa vie, de son tour du monde et du tour de la méditerranée à vélo qu’elle a fait à 65 ans pour financer son projet puis nous emmène au bidonville pour une réunion.

Nous partons donc avec elle et Carlos son compagnon pour Santa Elena. Après quelques km de piste de terre et de trous, nous arrivons devant ces maisons d’une pauvreté pesante et ces gens qui semblent bien plus heureux que nous. Un terrain plat sur lequel il n’y a que les fondations est au milieu du petit village, ce sera le lieu du complexe éducatif.


Le terrain à notre arrivée.

On rencontre quelques voisins puis on s’installe avec une partie du village sur des chaises en plastiques, dehors, tous en cercle pour démarrer la réunion. Il s’agit de régler les problèmes de terrains avec les habitants et de réexpliquer quelle sera la finalité du projet. On rentre ensuite à Morales, un quartier à l’ouest de Tarapoto où on nous emmène chez Ronald, Evelyn et Amy, le neveu de Carlos, sa femme et leur fille. Ils nous hébergeront pendant tout le séjour. On s’endort tranquilles dans notre nouveau foyer, où nous logeons au deuxième étage, en construction, dans une chambre où il n’y a que des murs en béton, un trou dans le mur pour une future fenêtre sur la rue, de la poussière et nos lits. Peu importe, on n’est pas Valérie Damido, ni allergiques à la poussière, le vent frais du dehors nous permet de rafraîchir les nuits à 30 degrés, et le lit est plus confortable que notre tente.


Le lendemain, on se rend sur le chantier en taximoto, moyen de transport très utilisé à Tarapoto, on visite plus en détail l’avancement du chantier et ce qu’on va y faire, les premiers liens avec les habitants du village se créent et notamment avec les enfants.

Un taximoto

Une habitante et sa maison à Santa Elena

On rencontre ensuite Clarisse, une autre volontaire de 18 ans qui va aider l’association avec nous. On va ensuite à la boulangerie, c’est un lieu assez simple où Carlos nous accueillent avec un grand sourire et où l'odeur nous rappelle celle d'une bonne boulangerie française, lointain souvenir.

L'intérieur de la panaderia

Il est accompagné de Daniel et Carlitos (littéralement petit Carlos), les deux boulangers, rois de la baguette et du croissant français, ils viennent tous les deux de Cuzco où pendant leur plus tendre enfance, ils ont vécu dans la rue. On rentre ensuite diner chez Flor, la belle-sœur de Carlos, immersion et authenticité sont au rendez-vous.

Le mardi, les choses « sérieuses » commencent puisqu’à 7 heures, nous sommes sur le chantier et en avant les coups de pelle pour finir de reboucher les trous des fondations. Le soir, nous découvrons la place de Tarapoto où beaucoup d’artistes s’y croisent : les vendeurs de bracelets achètent du pains à des petits vendeurs qui donneront quelques pièces aux jongleurs achetant des peintures aux graffeurs qui eux-mêmes partageront leur butin avec quelques musiciens. C’est dans cette bonne ambiance que nous rencontrons les musiciens Alisson et Roberto, qu’on apprendra à jongler, qu’on jouera avec un chien ridiculement petit d’1 mois avant d’aller se coucher, prêts à travailler le lendemain.


Ce jour-là, lors d’une pause sur le chantier, je rencontre Nelson, un homme d’une quarantaine d’année qui a construit sa maison lui-même à partir de cagettes en bois et qui a du emprunter 12 000 Soles (environ 3 500€) pour les poutres en bois soutenant le toit de tôle ; et qu’il mettra toute sa vie à rembourser. C’est un homme simple et bon, qui a donné les 2/3 de sa maison (très grande dans le village : 70 m2) pour y faire une église car le village n’en avait pas. Cet homme est croyant depuis ses 20 ans et, dès que son fils partira du village, donnera un peu plus de sa maison à l’église car « Il n’a pas besoin de tout cet espace pour vivre » (25m2 pour 4). Je ne suis pas croyant mais j’admire la beauté et la bonté que la foie peut créer chez les hommes, la passion et le bonheur qu’elle a pu apporter dans le cœur de Nelson. Les péruviens ne sont pas les champions de l’écologie, loin de là. Ils jettent leurs plastiques dans les fleuves et par-dessus la fenêtre à toute occasion et ne se rendent pas compte de leur impact environnemental de manière générale. Mais le fils de Nelson, Jimmy, est sensible à l’environnement, tout comme beaucoup d’enfants péruviens.Il nous avoue avoir remarqué que « il y a encore quelques années, il n'y avait pas autant de déchets dans la rivière ». Cette rivière, nous devons la traverser pour accéder au village depuis Tarapoto et il faut aussi traverser une rivière de déchets où se mêlent Verre, plastique, cartons et autres déchets organiques. Je vais ensuite me balader dans la ville avec Clarisse et on tombe sur un terrain vague sur lequel est planté un filet de volley. Je parle avec eux et entre dans le jeu. Et ils sont super forts ! En fait, en sport à l’école, les garçons font du foot et les filles du volley.

Le volley

Je vais ensuite avec Ronald pour faire un foot sur petit terrain avec l’ingénieur civil du projet, l’architecte et leurs amis. Quel plaisir de jouer au foot !


Jeudi, journée de repos sur le chantier car il n’y a pas de bois, on décide d’aller à la chute d'Ahuashiyacu, une cascade très haute où des familles entières viennent se baigner et faire quelques sauts. Il pleut et fait assez froid donc on ne restera pas très longtemps, juste le temps de faire quelques tentatives de saltos se terminant en jolis plats. La selva alta regorge de petits paradis naturels tels que cette chûte d’eau. Le soir, on s’est posé sur le toît de notre maison pour observer le coucher de soleil depuis cette vue panoramique sur tout le quartier.


La chute d’Ahuashiyacu


Le vendredi, toujours pas de bois, on visite un jardin botanique avec des plantes de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles. Il y a même des plantes carnivores qu'on titille et voit se refermer, on se croirait dans un épisode du Marsupilami !

Plantes du jardin botanique


On passe une partie de la soirée sur la place principale avec les chants péruviens. Carlitos, un des boulangers, nous fait gouter les grosses fourmis locales, qui mesurent entre un et deux centimètres.

La fourmi comestible

Un vendeur de tours organisés pour les touristes vient soudain nous parler pour nous vendre un tour de 4 jours dans la forêt amazonienne mais comme on ira ensuite pour notre deuxième volontariat, on refuse mais enclenche une discussion sur ce qu’il pense de l’Amazonie. On passera finalement presque 3 heures à discuter de sa vision des hommes, de la nature, des relations qui existent, du passé et du futur, des problèmes et des solutions existantes. Cette discussion m’intéresse énormément et me donne matière à réfléchir pour un moment. On rejoint ensuite José l’architecte pour aller en discothèque ! On dansera quelques heures avec José, Marie-France et Carlos, et on se baignera dans la rivière qui passe au milieu de cette grande discothèque aérée, l’Anaconda.


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