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Amazonie profonde 3ème et 4ème semaines : L'immersion totale

Nous voilà repartis pour la jungle. Mais cette fois-ci, pour deux semaines, en restant le week-end là bas !


On repart avec les autres et Louis, sa maman, Germain et Maud en plus. On est contents de retrouver le calme de la jungle, les chiens, et le fleuve. On reprend nos activités désherbage et thermites avec le plus grand plaisir, puis un premier bateau de plantes arrive, avec un mot d'Anne nous expliquant qu'elle va rester à Iquitos cette semaine pour travailler le site internet et acheter de nouvelles plantes en promotion car le vendeur va fermer sa boutique.



Des plantes, toujours des plantes


Le mercredi, en rentrant d'une baignade dans le Rio, on entend un bruit autour du chemin. On regarde comme d’habitude, pour admirer les énormes lézards multicolores qui fourmillent dans la jungle. Sauf qu’en regardant bien, c’était un serpent. Il faisait entre 4 et 5 mètres de long, restait immobile, faisant le mort, pour ne pas qu'on puisse le voir et était vraiment joli, assez coloré. Encore une belle rencontre de la jungle, même si on ne s'est pas attardé faire des caresses. Je continue à m’entraîner à faire de la slackline et des équilibres pendant nos après-midis.


Un équilibre pas trop réussi


Ce jeudi, Anne a acheté des plantes et il faut qu'on les ramène. On part donc en bateau jusqu’au pont où peuvent accéder les voitures, Hernan, Olivier, Germain, Valentine et moi. Il se met à pleuvoir pendant le trajet mais, comme d'habitude, c’est super agréable. Encore mieux, je suis assis à l’avant du peque-peque, les pieds trainant dans l'eau, dans la quiétude amazonienne avec ce paysage qui défile devant mes yeux. Les gouttes d'eau forment un miroir dans le fleuve et on n’entend que le bruit du vent et de l'eau qui tombe. Quelle tranquillité et quel plaisir

Arrivés au pont, on se fait tous plaisir avec un morceau de viande et une petite bière en attendant le camion de plantes. Oui, le camion. Autrement dit, trois bateaux pleins à craquer de plantes. Sauf que de la route aux bateaux, il y a environ 200 mètres assez pentus. On commence donc à porter les petites plantes (environ 35-40 kg) comme les péruviens, sur notre nuque, tête baissée. On galère pas mal car la pente est glissante, on est en tongs et ça pèse un peu. Puis viennent les grosses, celles de 50-60 kg. Là, on s'y met à deux, avec 2 pauses minimum pour arriver, pendant que les péruviens les portent aussi tranquillement que s'ils marchaient normalement, juste avec la tête baissée. Ils rigolent en nous voyant et mêmes ceux de 55 ans les ramènent deux fois plus vite que nous, alors qu'ils sont tous seuls bien-sûr. J'ai essayé de faire de même, avec Olivier qui me pose la plante sur la nuque. Je fais 50 mètres difficilement et j'abandonne : trop forts pour moi ces péruviens.



Des plantes un peu lourdes


Apparemment pas pour tout le monde…


Au retour, je suis seul sur mon bateau, avec le chauffeur et la montagne de plantes. Un nouveau moment de quiétude incroyable… C'est fou comme on se sent libre dans ce cadre, dans ces moments là.




Les bateaux de plantes


Ce soir là, on passera plusieurs heures après le dîner à regarder le ciel et les nombreuses étoiles filantes, facilement visibles sans pollution lumineuse.

Le lendemain, on amène les plantes à Inti toujours avec les mêmes difficultés, sauf qu'il y a 1 km de marche, mais on a une brouette pour porter les plantes lourdes, ça fait quand même la différence.

On va ensuite avec Olivier voir Joe, le maître d’œuvre d'Inti, et sa femme Milena pour pêcher avec eux. On découvre leur matériel de pêche : une branche de bois sur laquelle est accrochée un petit fil de pêche avec un hameçon. Il faut ensuite accrocher un bout de pain et se mettre à pêcher. Et ça marche plutôt bien ! Je m’installe sur la barque avec Milena à pêcher les petits poissons tandis qu’Olivier va apprendre avec Joe à pêcher des piranhas. Pour cela, ils prennent les petits poissons péchés, les découpent et les attachent à un crochet au bout d'un long fil. Il faut ensuite lancer le tout au milieu de l'eau et attendre que les piranhas mordent. Malheureusement, ils sont assez méfiants et il faut « sentir » quand le piranha mange le poisson et qu'il sera ferré, ce qui ne s'apprend pas en un jour. Je reste un peu plus longtemps avec Milena pour écailler les poissons pêchés au coucher de soleil. On profite de ce moment pour discuter tranquillement de tout et de rien, elle me confie même les difficultés qu'elle a eu à faire le deuil de son fils, décédé d'un cancer du cerveau à 23 ans. Notre échange est authentique et plein de confidences, c'est un moment unique…

Ce soir-là, on fête le départ de certains avec un petit verre de Pisco, un alcool péruvien à base de raisins, c'est très bon, surtout mélangé avec quelques unes de nos maracuyas (fruits de la passion) !

Ce samedi, alors qu’on dit au revoir à ceux qui partent pour la ville et ceux qui ne reviendront pas, Chloé se rend compte qu'on n'a plus de gaz pour cuisiner. On se met donc en marche pour aller chercher de la nourriture au village voisin. On part pour 45 minutes de marche dans la forêt amazonienne avec Victor et notre faim pour guides. On arrive dans ce village de 30 habitants et c’est la fête du village ! Du comté même, les 3 villages alentours de la même taille sont invités ! On entre dans la maison d'un des travailleurs d'Inti où sa femme avait préparé des Juanes (boules de riz avec du poulet dedans, cuit dans une feuille de bananiers) en espérant les vendre à la fête ! Quelle aubaine, on peut donc manger ! Ah oui, au fait, la maison n'a pas de murs. Des pilotis, un plancher, un toit, mais pas de murs !


La maison sans murs


On reste une petite heure ici à jouer avec le perroquet, les chiots nés il y a 3 semaines et discuter avec nos hôtes.



Les petits chiens


Olivier et moi, on va ensuite jouer au foot avec les péruviens, c'est super sympa même si nos supporters soutiennent plus les péruviens que nous …


Les supporters


On passe ensuite la soirée avec les péruviens dans la salle des fêtes du village, à danser et goûter l'aguardiente, un alcool local fait par les habitants à partir de camu-camu, un petit fruit de la selva qui ressemble à une mirabelle mais beaucoup moins sucré, très acide. On dit que cet alcool est dangereux car comme il est fait maison, il est chaque fois différent et son degré d'alcool peut aller de 20 à 80 !!!


La salle de soirée et ses villageois!


Vient ensuite le moment de rentrer. On part avec nos lampes torches, nos flashs à travers la forêt, groupés pour faire plus de vibrations dans le sol et faire fuir les serpents. Seul problème, Victor est le seul a déjà avoir fait ce chemin, mais jamais de nuit. Du coup on se perd. Du coup on est 7 couillons au milieu de la forêt amazonienne en pleine nuit, complètement perdus. Situation qui fait un peu perdre les nerfs à quelques uns d'entre nous. Finalement, c'est Laurent qui nous retrouve tranquillement le chemin grâce à Maps.Me, une application indispensable de cartes utilisables hors ligne. On rentre donc sains et saufs au camp de base !

Le dimanche sera un dimanche tranquille, à l'image des jours sans travail des natifs de l’Amazonie. On profite du paysage, on installe des matelas dehors, on lit des livres, on apprend à faire des bracelets nous-mêmes, on se baigne, on mange des frites de bananes plantins qu'on est allé chercher nous-mêmes dans la jungle et du manioc également cueilli par nos soins, des crêpes sans lait. Bref la belle vie. Seule truc notable, l'eau du fleuve a monté d'environ 5 mètres en 1 jour ! Les pluies abondantes dans toute la montagne d’où vient le fleuve ont fait leur effet !


Un fleuve bien haut


On commence notre troisième semaine de volontariat dans la forêt amazonienne assez tristement : Victor, le chilien volontaire à Inti depuis 6 mois doit partir pour des raisons de visa. Un ami avec lequel on a partagé 2 semaines de vie commune dont on se souviendra.


Ciao Victor


Une autre triste nouvelle nous accable, Olivier et moi… On est de corvée toilettes. Plus précisément, on doit transporter le sac des toilettes sèches à la fosse à compost. Autant dire que c'est pas une partie de plaisir et que c'est plus sympa de le faire avec un bon pote !

Reprise du travail un peu spécial ce mardi, c'est notre dernière semaine dans l’Amazonie. On s'occupe des plantes mal en point, on les arrose, on les bichonne, on crée un hôpital des plantes quoi.

Cette après-midi est un peu différente des autres pour moi. Je prend une des barques pour faire un petit tour, profitant de la montée des eaux pour me balader dans une zone sans courant. Je vais ensuite chercher Olivier pour qu'on aille pêcher sur les barques au milieu de l'eau. On prends les cannes, les pagaies et nous voilà partis, lui dans la petite barque, moi dans la moyenne, plus grande et lourde mais plus stable. Notons que ma barque a un petit trou à l'avant. Pas très problématique, on a de quoi écoper. On part donc pêcher sur nos barques, jusqu’à ce que la pluie arrive et gâche tous nos appâts, le pain s'effrite et ne tient plus sur les cannes. On admire donc la pluie tombant sur le Rio Itaya, c'est magnifique… On remonte ensuite le courant dans le but de le redescendre à toute vitesse, la montée des eaux ayant créé un bon courant ! Yiiiiihaaa c'est parti on descend tel des kayakistes professionnels, et on pousse même un peu plus loin que l’entrée vers Inti. On fait demi-tour et on perd plus de 5 mètres le temps de se retourner. Là on se rend compte que le courant est vraiment puissant. On essaie une rive puis l’autre, rien à faire le courant occupe toute la largeur du fleuve ! Là tout de suite on se sent moins kayakistes professionnels. Olivier arrive tant bien que mal à remonter le courant, tandis que je galère pas mal et que le petit trou de ma barque laisse entrer pas mal d'eau dans l’embarcation et augmente du coup le poids. Je remonte le courant, mais moins vite que l'eau ne rentre dans ma barque, si bien que je coule. Me voilà donc dans l’eau, avec ma barque pleine d'eau, une pagaie et une canne à pêche dans les mains, au milieu d'un courant que j'ai pas réussi à remonter quand j’étais à la surface. J'avertis tranquillement Olivier de ma situation pas très optimale puis j’essaie de rejoindre la berge. La canne à pêche dans une main, la pagaie dans l'autre, je pousse la barque jusqu'au rivage à seulement 5 mètres de moi. Pourtant, j'ai descendu la rivière de 15-20 mètres le temps de cette petite nage, à cause du courant. J’arrive vers la berge, sauf que les branches sont trop petites pour s’accrocher, je redescends donc de 5 mètres de plus jusqu’à m'amarrer à une grosse branche, écartelé par le poids de la barque que je tiens dans l'autre main. Pendant ce temps-là, Olivier a couru jusqu'à Inti pour prévenir tout le monde de ma petite mésaventure. Quelques minutes plus tard arrivent donc 3 travailleurs péruviens pour m'aider. Ils chopent la barque, la vident et un d'entre eux repart avec à contre courant tandis que je sors de l'eau. Il remonte assez difficilement, ce qui montre que c’était quand même bien con de penser que je pouvais remonter ce courant. En arrivant à Inti, je me suis endormi directement, fatigué de ces péripéties.

En me réveillant 4 heures plus tard, je retrouve Olivier, Horti et Chloé à la cuisine. Olivier vient juste de se faire piquer par une énorme guêpe locale, qui fait vraiment mal et injecte une sorte de venin, à tel point qu’Olivier commence à faire un malaise. L’Amazonie n'est pas non plus que chill et détente, elle a ses dangers.

La semaine suit son cours, on continue sur notre lancée pour le travail du matin, mais on varie les temps libres : on a envie de jouer au Molkky donc on en construit un et joue avec, on fait du badminton, du volley, de la slackline, on joue même aux échecs.







Molkky, Badminton et Volley


C'est ainsi que vient tranquillement la fin de notre mission écologique, qui se terminera pour moi par une petite marche de 3 h dans la forêt amazonienne afin de rejoindre la route la plus proche. On passe à travers cette forêt dense, à la végétation démesurément grande, des ponts se résumant à un tronc traversant une rivière, des clairières mais aussi des endroits complètement déforestés, soit au profit de la production d'huile de palme, soit des vaches. Cette déforestation est bien réelle, et omniprésente dans la forêt amazonienne. Anne, dans la continuité de son projet écologique, va lancer un nouveau projet de reforestation de 80 hectares sur 5 ans, un truc génial, à suivre !



La forêt et ses habitants



La déforestation



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